Les éléments fictifs (scénario, jeu des acteurs) sont si rudimentaires et les éléments documentaires si robustes que j’ai d’abord eu l’impression d’assister à la captation d'une pièce de théâtre amateure jouée par et pour d’authentiques colons américains en mission périlleuse. 

Le drame, modeste et élémentaire, menace de disparaître à tout instant, submergé par les flots de figurants et d’animaux en mouvement perpétuel, les paysages grandioses et les décors surchargés qui remplissent les quatre coins de l’image. On sent les plus…

Le film m'a lentement gagné après m'avoir agacé pendant un bon moment. La trame narrative entrecroise trois époques de la vie d’un couple: Départ; é; Présent. Le Départ est initialement trop aveuglément romantique et le Présent trop cynique; la juxtaposition des deux créant un commentaire assez facile et banal sur le temps qui e et l'amour qui s'essouffle. Le é, quant a lui, se contente longtemps de rendre le couple central sympathique au spectateur en l'opposant à un deuxième couple…

Sorte de duel entre deux forces que Chabrol traite très différemment. La famille bourgeoise ici présente est dépeinte de façon sociologiquement correcte, sans trop déer les contours: Un père pourvoyeur, une mère avec un hobby payant pour l'occuper et s'affranchir de son rôle familial, un fiston informe toujours dans le culte de ses parents et une jeune adulte gauchiste qui confronte mollement l'autorité parentale avant de s'y soumettre. Portrait somme toute sympathique; Chabrol met l'accent sur la chaleur et l'amour…